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Projection du film “Et si Babel n’était qu’un mythe ?”

Réalisatrice : Sandrine Loncke
Durée : 53 min.
Synopsis du film : En mission de recherche dans le Sud du Tchad pour documenter la culture d’une petite société, les Láàl, l’ethnologue-réalisatrice Sandrine Loncke est frappée par le multilinguisme des habitants. Les sociétés qui peuplent le coeur du continent africain forment une telle mosaïque qu’il n’est pas rare d’y croiser des villageois parlant six à sept langues. Mais pour combien de temps encore ? Les chiffres sont sans appel : d’après l’Instance permanente sur les questions autochtones de l’ONU, une langue disparaît toutes les deux semaines de la surface de la terre. S’interrogeant sur les enjeux de leur démarche, la réalisatrice décide de suivre pas à pas le travail colossal du responsable de projet, Florian Lionnet, un jeune linguiste passionné qui s’est donné pour mission d’élaborer, en collaboration avec les villageois, la grammaire, le dictionnaire, et finalement l’écriture du láàl, petite langue exclusivement orale parlée dans deux villages, par 700 personnes. À ses côtés, on découvre à quel point la culture d’une société est encodée dans sa langue. Que cette dernière vienne à disparaître, et ce sont des pans de savoirs qui se voient, à très court terme, menacés…

Ethnomusicologue africaniste, Sandrine Loncke est maître de conférences à l’Université Paris 8 et membre
du Centre de recherche en ethnomusicologie (CREM-LESC, CNRS). Elle est l’auteure de plusieurs ouvrages
sur les sociétés peules d’Afrique de l’Ouest (Burkina Faso et Niger), et du documentaire plusieurs fois primé
« La danse des Woɗaaɓe » (Grand prix Nanook – festival Jean Rouch 2010). Son dernier film « Et si Babel
n’était qu’un mythe ? » (2019) a été réalisé dans le cadre d’un programme de recherches pluridisciplinaires
mené au Sud du Tchad, dans la région du Moyen-Chari (programme DOBES – « Documentation of
endangered languages », en partenariat avec l’Université Humboldt de Berlin et l’Institut Max Planck de
Nimègue). Que ce soit par l’écrit, l’audiovisuel ou le multimédia, elle place au coeur de ses préoccupations
l’étude et la transmission des patrimoines immatériels des sociétés minoritaires.

Cette projection sera suivie d’une discussion avec la réalisatrice et des linguistes de terrain travaillant sur les langues « en danger » en Afrique, tous issus du laboratoire LLACAN.
(Inalco/CNRS).